Gestion des stocks, commande de pièces, suivi des commandes… Chez Herbelin, la donnée, c’est une histoire déjà bien ancrée. La célèbre maison horlogère, qui fête ses 75 ans cette année, en a toujours fait un élément central de ses stratégies d’entreprise et n’a eu de cesse d’évoluer pour faire face aux principaux concurrents suisses et américains. “On a eu le carnet, le crayon de papier, la comptabilité sur fichier puis notre premier ERP (Enterprise resource planning, ndlr) il y a une trentaine d’années”, se souvient Cédric Gomez Montiel, directeur général de Herbelin. C’est à ce moment qu’on a posé les fondamentaux de nos ordres de fabrications, de nos calculs de prix. Depuis, on a eu de cesse de les faire évoluer”.

Et c’est peu dire que les choses ont évolué. Depuis sa création, l’entreprise française a produit plus de 10 millions de montres et s’est affirmée comme l’une des grandes références de l’horlogerie mondiale. Ses produits, que l’entreprise conçoit et fabrique dans le Jura, sont distribués dans cinquante pays à travers le monde. “La donnée, pointe Cédric Gomez Montiel, intervient à toutes les étapes”.

Ainsi l’entreprise utilise ses données de vente – collectées depuis Dynamics 365 Business Central – et les données issues du marché dès la conception de ses nouvelles collections. “On sort chaque année des centaines de modèles, enchaîne le directeur général. Les données nous aident à prévoir ce qui va fonctionner ou non. On a ensuite toute une phase de cotation. On est capables, parce que l’outil nous permet de connaître précisément le prix de revient des composants de la future montre, de fixer en amont le prix de vente initial”. La data, surtout, intervient dans la gestion de la chaîne de production. Herbelin fabrique des produits d’exception, faits main. Passée la production initiale qui sert à alimenter le coffre-fort de la maison, les montres sont produites au compte-goutte en fonction de la demande. “Le timing est assez complexe. Entre la commande et la livraison de la pièce, il se passe en général six à sept mois. La donnée nous permet d’anticiper les commandes et limiter l’absence de nos produits en boutiques”.

Fin juin, l’entreprise a terminé un processus d’ampleur, la remise à plat de son logiciel de gestion de commandes. “Nous étions déjà chez Microsoft mais nous avons migré vers Dynamics 365 Business Central pour la refonte de notre ERP. En parallèle, nous avons travaillé à des tableaux de bord générés via Microsoft PowerBI ainsi qu’une Power Apps qui permet à nos commerciaux sur le terrain de prendre les commandes et de mieux gérer les stocks”. L’application, qui fournit des informations à tous les métiers de l’entreprise, permet aussi de suivre les montres envoyées au service après-vente. Cette Power Apps change radicalement la manière des commerciaux de travailler sur le terrain. “Jusqu’à maintenant, si un commercial livrait à un bijoutier une nouvelle montre qu’il vendait le jour même, il fallait attendre jusqu’à quatre ou six mois, le temps que le commercial retourne le voir, pour que la pièce soit de nouveau en magasin. Nous sommes maintenant capables de suivre en temps réel les stocks, donc d’être plus réactifs côté production, donc d’accroître immédiatement les ventes”. Un outil qui permet aussi aux commerciaux de connaître en temps réel les stocks disponibles dans les coffres de l’entreprise et d’adapter leurs offres en conséquence. Le déploiement du projet impliquait également les équipes des partenaires DBE – Dynamics Business Excellence et BS-Team, alliés des projets de transformation et connaissant bien les enjeux métier de la société Herbelin.

“Nous sommes culturellement très fidèles, reprend le directeur général. Depuis dix ans de collaboration, Microsoft a toujours répondu à nos attentes et c’était évident, pour nous, de continuer avec l’entreprise”. Au-delà de PowerBI, Power Apps et Business Central, Herbelin utilise toute la suite Microsoft, de ses outils de bureautique Office 365 a la téléphonie avec Microsoft Teams. “On est une marque très exposée, souvent présente dans la presse, continue Cédric Gomez Montiel. Être la cible d’une attaque informatique est une possibilité. Un autre argument en faveur de Microsoft est le niveau de sécurité offert par ses outils que nous serions incapables de reproduire en interne”.

Il y a quelques semaines, Herbelin a franchi une nouvelle étape dans sa success-story. L’entreprise, pour la première fois, a ouvert un magasin de vente directe, 140 m² au cœur du très prisé quartier de Saint Germain des Prés. Un lieu de vente et d’exposition mais aussi une opportunité data énorme. “Historiquement, nous nous appuyons sur un réseau de bijoutiers partenaires pour vendre nos produits, pointe Cédric Gomez Monti. Il y a toujours un intermédiaire entre nous et le client direct. Le magasin nous permet de vraiment savoir qui est notre consommateur. C’est quelque chose de très précieux pour nos analyses de données”. Prochaine étape : surfer sur les technologies Microsoft pour “se connecter directement” aux caisses des bijoutiers vendant des produits Herbelin pour toujours mieux comprendre le consommateur et améliorer, encore plus, la gestion des stocks. “Ces innovations, c’est un gain de temps, d’efficacité, une diminution des erreurs, conclut Cédric Gomez Monti. Ces nouveaux processus devraient nous permettre d’augmenter notre chiffre d’affaires d’au moins 15 % et d’améliorer notre trésorerie nette en optimisant les stocks”.